Comme chaque année, nous avons prié, ce 2 novembre, pour nos défunts. Il est bon, ce faisant, de raviver en nous l’espérance chrétienne, comme le fait la liturgie entre la Toussaint et l’Avent. Que nous dit cette espérance ?

« Frères, nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort ; il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n’ont pas d’espérance. Jésus, nous le croyons, est mort et ressuscité ; de même, nous le croyons, ceux qui se sont endormis, Dieu, à cause de Jésus, les emmènera avec son Fils » (1 Th, 4, 13-14). C’est là, nous le savons bien, le cœur de la foi chrétienne. Dans le confort d’une vie chrétienne heureuse, ces paroles de saint Paul ne nous apprennent rien. Elles sont l’écho de ce que nous avons toujours entendu, et nous nous efforçons d’y croire sans nous poser trop de questions.

Mais quand survient la mort, la foi est confrontée de plein fouet à la réalité douloureuse de la disparition, et elle peut devenir très abstraite, trop abstraite. Une connaissance purement intellectuelle du mystère chrétien peut même parfois plier face à l’absurdité de la mort. D’autres paroles peuvent alors, parce qu’elles sont plus radicales, nous aider : « Si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi ne mène à rien » (1 Co, 16-17). « Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. Mais non ! Le Christ est ressuscité d’entre les morts, pour être parmi les morts le premier ressuscité. » (1 Co, 19-20). Le premier ressuscité, Celui qui inaugure la foule immense des ressuscités à laquelle Il invite nos chers défunts à s’adjoindre.

Face à la mort, si le doute nous assaille, nous pouvons aussi laisser Jésus nous dire : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » (Jn 6, 67). Et laissons Pierre s’emparer de notre cœur pour répondre au Christ « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 68).

Père Emmanuel TOIS