En fêtant la Toussaint, l’Église honore la foule innombrable de ceux et celles qui ont été de vivants et lumineux témoins du Christ. Nous pouvons nous les représenter, comme le propose la préface de la messe de la Toussaint, rassemblés pour chanter sans fin la louange de Dieu. Cette fête est alors l’occasion de nous unir à la prière d’une foule de saints donnés en exemple par l’Eglise, mais aussi d’une foule d’anonymes dans laquelle nous pouvons rejoindre telle ou telle personne dont la sainteté nous a marqué(e).

Mais la Toussaint n’est pas seulement la fête de la cité du ciel. Elle nous rappelle que Dieu « nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour » (Ep 1, 4). Tous, nous sommes appelés à la sainteté. Il y d’ailleurs, en nos propres vies, ces instants inouïs de sainteté. Pécheurs, nous le sommes assurément, mais le péché n’est heureusement pas le tout de notre vie ! Ces instants de sainteté qu’il nous est parfois donné de vivre, sont des grâces d’anticipation, la vie éternelle qui déjà commence. Ils nous laissent pressentir la joie du Royaume à venir. Quand ces instants s’offrent à nous, nous pouvons rendre grâce à Dieu. « Une vie sainte n’est pas principalement le fruit de notre effort, de nos actions, car c’est Dieu, le trois fois Saint (cf. Is 6, 3), qui nous rend saints, c’est l’action de l’Esprit Saint qui nous anime de l’intérieur, c’est la vie même du Christ ressuscité qui nous est communiquée et qui nous transforme » (Benoît XVI, audience générale du 13 avril 2011).

Cet Esprit saint, nous l’avons reçu au baptême, puis en plénitude à la confirmation. Avec ces sacrements, déjà, la sainteté nous a été donnée. Elle l’est encore dans chaque autre sacrement que nous recevons dans la foi, notamment le pardon de Dieu et l’eucharistie. « Mais Dieu respecte toujours notre liberté et demande que nous acceptions ce don et vivions les exigences qu’il comporte, il demande que nous nous laissions transformer par l’action de l’Esprit Saint, en conformant notre volonté à la volonté de Dieu » (ibid).

Si j’avais suffisamment la foi, je souhaiterais ne partir de Notre-Dame du Rosaire que quand nous serons tous saints. Les plus sceptiques diraient : « çà va, il vient d’arriver, on a le temps ! » tandis que les autres se laisseraient tout de suite transformer par l’Esprit. De toutes façons, Dieu est patient. Alors, chiche ? Que chacun de nous courre à la rencontre de l’Esprit de Dieu qui se donne si on le désire, et se laisse transformer par Lui. Alors, nous deviendrons TOUS SAINTS !

Père Emmanuel Tois