6 avril (lundi saint) : « Prière à Notre-Dame du Cap »

O Marie, notre Mère et puissante
Reine humblement agenouillé(e) à tes pieds,
Je m’adresse à Toi avec une confiance
Filiale, assuré(e) d’obtenir la faveur…
Que je demande.
Je m’abandonne à Toi, daigne accorder
A mon corps force et santé, à mon cœur
Pureté et charité, à mon âme lumière
Et sainteté.
O bonne Mère, ton cœur est plein
De miséricorde et de tendresse.
Bénis-moi, guéris nos malades,
Soulage nos défunts, protège nos
Familles, bénis notre Eglise et
Notre cher pays.
Notre-Dame du Cap, Reine
Du Rosaire, donne à tous
L’espérance et la paix.
Amen.

5 avril (dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur) : « Prière à Notre-Dame des affligés », de l’abbé Perreyve

Notre-Dame des affligés est vénérée en la chapelle de Wanfercée-Baulet – Fleurus (Belgique).

Vierge Sainte, au milieu de vos jours glorieux, n’oubliez pas les tristesses de la terre. Jetez un regard de bonté sur ceux qui sont dans la souffrance, qui luttent contre les difficultés et qui ne cessent de tremper leurs lèvres aux amertumes de cette vie. Ayez pitié de ceux qui s’aimaient et qui ont été séparés. Ayez pitié de l’isolement du cœur. Ayez pitié de la faiblesse de notre foi. Ayez pitié des objets de notre tendresse. Ayez pitié de ceux qui pleurent, de ceux qui prient, de ceux qui tremblent. Donnez à tous l’espérance et la paix.
Ainsi soit-il.

Abbé Perreyve

La dévotion à Notre-Dame des Affligés remonte aux environs de 1750. A cette époque une statue en terre cuite sans grand mérite artistique était placée dans une simple niche.
C’est en 1778 que se produisit le fait décisif qui contribua à faire connaître Notre-Dame des Affligés.
Une certaine Marie-Catherine Gilbert, paralysée des deux jambes, après s’être fait porter à l’église pour y recevoir la sainte communion, se fit conduire auprès de la statue de Notre-Dame. Une demi-heure après la paralytique avait recouvré l’usage de ses jambes et pouvait rentrer chez elle, sans aucune aide ni appui.
A la suite de cette guérison, la paroisse de Wanfercée, le curé Hayois en tête, obtint de l’évêque de Namur Mgr Lobkowitz, prince du saint Empire Romain, l’autorisation de bâtir une chapelle. Ce document porte la date du 15 juillet 1778. François Gilbert, mayeur du village offrit le terrain et une quête permit de récolter l’argent nécessaire à la construction de la chapelle.
Le premier grand pèlerinage date de 1783 et réunit le 15 juillet de cette année plus de quatre mille pèlerins. En 1883, Mgr Du Rousseaux, évêque de Tournai, désigna le sanctuaire pour le pèlerinage diocésain annuel. Des pèlerinages jubilaires furent organisés en 1908 et 1933. Le 10 septembre 1950, Mgr Himmer, évêque de Tournai et Mgr Charue, évêque de Namur, procédèrent au couronnement de la statue.
En 1978, à l’occasion du bicentenaire de la chapelle, différentes manifestations furent organisées : célébrations eucharistiques, expositions, concerts et le premier cortège folklorique, toujours organisé à ce jour.
Le sanctuaire aujourd’hui est décoré de nombreux ex-voto, et les béquilles qui y sont suspendues témoignent de la confiance et de la foi des pèlerins en Notre-Dame, et des grâces qui y furent reçues.
De nos jours, chaque année en septembre, le dimanche dans l’octave de la Nativité de la Vierge, et le lundi après le 2eme dimanche d’octobre, des pèlerins toujours très nombreux rejoignent le vénérable sanctuaire pour y prier Notre-Dame et participer à l’Eucharistie.
Telle est en bref, l’origine du sanctuaire et du pèlerinage de Wanfercée-Baulet, en l’honneur de Notre-dame des affligés.

4 avril : « Ô Marie, Temple de la Trinité », de sainte Catherine de Sienne

O Marie, Temple de la Trinité, O Marie, porteuse de feu, Marie, distributrice de miséricorde, Marie, qui as fait germer le fruit divin !…
O Marie, mer tranquille, distributrice de paix, Marie, terre féconde. Tu es l’arbre nouveau qui a porté la fleur odorante du Verbe, Fils unique de Dieu.
En toi, terre féconde, fut semé le Verbe. Tu es à la fois la terre et l’arbre.
O Marie, char de feu, tu as porté le feu caché et voilé sous la cendre de ton humanité.
O Marie, vaisseau d’humilité, en toi se conserve et brille la lumière de la vraie science, avec laquelle t’élevant au-dessus de toi-même, tu as charmé le Père éternel…
O Marie, tu es devenue le livre où est écrite notre loi. Aujourd’hui tu as écrite en toi la Sagesse du Père éternel…
O Marie, bénie sois-tu à jamais entre toutes les femmes, car en ce jour tu nous a donné le pain de ta farine : la divinité a été unie et pétrie avec l’humanité, si fortement que rien désormais, ni la mort, ni nos ingratitudes, ne pourra rompre l’union.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

3 avril : « Prière pour garder confiance », de saint Jean-Paul II

Prière dite par le pape Jean Paul II le 31 mai 1980 à la chapelle Notre-Dame de la médaille miraculeuse, rue du Bac à Paris, à l’occasion de sa visite pastorale en France. En ce temps d’angoisse pour nos proches ou pour nous-mêmes, adressons cette prière à Marie

Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous »

«Telle est la prière que tu as inspirée, ô Marie, à sainte Catherine Labouré,
en ce lieu même, voilà cent cinquante ans ; et cette invocation, désormais gravée sur la Médaille,
est maintenant portée et prononcée par tant de fidèles dans le monde entier! […] Tu es bénie entre toutes les femmes ! Tu as été associée intimement
à toute l’oeuvre de notre Rédemption, associée à la Croix de notre Sauveur;
ton cœur a été transpercé, à côté de son cœur.

Et maintenant, dans la gloire de Ton Fils, tu ne cesses d’intercéder pour nous,
pauvres pécheurs. Tu veilles sur l’Eglise dont tu es la Mère.
Tu veilles sur chacun de tes enfants.
Tu obtiens de Dieu, pour nous, toutes ces grâces que symbolisent les rayons de lumière
qui irradient de tes mains ouvertes, à la seule condition que nous osions Te les demander,
que nous approchions de Toi avec la confiance, la hardiesse, la simplicité d’une enfant.

Et c’est ainsi que Tu nous mènes sans cesse vers Ton divin Fils.

2 avril : « Marie », extraits de Charles Péguy

Il y a des jours où les patrons et les saints ne suffisent pas.
Alors il faut prendre son courage à deux mains.
Et s’adresser directement à celle qui est au-dessus de tout.
Être hardi. Une fois.
S’adresser hardiment à celle qui est infiniment belle.
Parce qu’aussi elle est infiniment bonne.

À celle qui intercède.
La seule qui puisse parler de l’autorité d’une mère.
S’adresser hardiment à celle qui est infiniment pure.
Parce qu’aussi elle est infiniment douce. (…)
À celle qui est infiniment riche.
Parce qu’aussi elle est infiniment pauvre.
À celle qui est infiniment haute.
Parce qu’aussi elle est infiniment descendante.
À celle qui est infiniment grande.
Parce qu’aussi elle est infiniment petite.
Infiniment humble.
Une jeune mère.

À celle qui est infiniment jeune.
Parce qu’aussi elle est infiniment mère. (…)
À celle qui est infiniment joyeuse.
Parce qu’aussi elle est infiniment douloureuse. (…)
À celle qui est infiniment touchante.
Parce qu’aussi elle est infiniment touchée.
À celle qui est toute Grandeur et toute Foi.
Parce qu’aussi elle est toute Charité. (…)

À celle qui est Marie.
Parce qu’elle est pleine de grâce.
À celle qui est pleine de grâce.
Parce qu’elle est avec nous.
À celle qui est avec nous.
Parce que le Seigneur est avec elle.

Charles Péguy, extraits de «Le Porche du Mystère de la Deuxième Vertu».

1er avril : « Prière d’un cierge », de Jacques Hootelé

Me voici devant toi, Marie.
Cette femme qui sort à l’instant de l’église,
c’est elle qui m’a déposé aux pieds de ta statue.
Je ne pourrais dire pourquoi,
mais elle me semblait avoir le coeur lourd.
Elle avait l’air de vouloir te confier
quelque-chose d’important.
Mais elle hésitait, ne sachant comment te parler.
Les mots ne venaient pas.
Peut-être n’avait-elle pas encore identifié
clairement ce qui l’amenait vers toi.
Peut-être même est-ce la première fois
qu’elle se tourne vers toi.
Alors, elle s’est déchargée sur moi :
 »Tu lui diras ; elle comprendra »
Quand elle eut allumé ma mèche,
elle a contemplé un moment ma lumière.
Serait-ce la véritable lumière qu’elle recherche ?
Soutiens-la, Marie,
pour elle, sous ton regard, je me consume.

31 mars : « Prière à Marie », de saint François d’Assise

Sainte Vierge Marie,
aucune n’est semblable à toi
parmi les femmes de ce monde :
de fille et servante du Roi Très-Haut, le Père céleste,
Mère de notre très saint Seigneur Jésus-Christ,
épouse du Saint-Esprit.
Avec l’archange saint Michel,
avec toutes les vertus des cieux
et tous les saints,
prie pour nous ton Fils très saint et bien-aimé,
notre Seigneur et Maître.

30 mars : « Nous vous saluons, ô Theotokos », prière de saint Cyrille d’Alexandrie

Prière prononcée au concile d’Ephèse en 431, sous les applaudissements unanimes de tous les pères, par Saint Cyrille d’Alexandrie (376-444), patriarche d’Alexandrie, père et docteur de l’Église, qui désignait la Très Sainte Vierge Marie par le nom de Theotokos : Mère de Dieu.

Nous Vous saluons, ô Theotokos, Vous le Temple vivant et immortel de la Divinité, le Trésor et la Lumière du monde, l’Honneur de la virginité, le Soutien de la foi orthodoxe, le ferme Appui de toutes les églises ; Vous qui enfantâtes un Dieu, et renfermâtes dans Votre chaste sein Celui qu’aucun lieu ne peut contenir ; Vous par qui la Trinité Sainte est connue et adorée, la divine Croix honorée de toute la terre ; par qui les anges bienheureux se réjouissent, et les démons, chassés du Ciel, fuient devant les Chrétiens ; Vous par qui l’homme déchu est réintégré dans ses droits à l’Héritage céleste, par qui l’idolâtrie est détruite et l’univers converti ; Vous par qui les prophètes ont parlé, les évangélistes ont écrit, les apôtres ont annoncé le Salut à toutes les nations. Que dirai-je encore ? Vous par qui règnent les rois, par qui les morts ressuscitent, par qui le Fils unique de Dieu a brillé, comme un Astre bienfaisant, aux yeux des peuples ensevelis dans les ombres de la mort ! Mais qui peut louer dignement Celle qui est au-dessus de toute louange ? Ô Fécondité virginale ! Merveille incompréhensible, dont la seule pensée me ravit d’admiration ! Que d’autres combattent par des subtilités impies ce divin Mystère ; pour nous, qu’il nous suffise de respecter et de croire ; que toute notre science et tout notre bonheur soit de rendre nos profondes adorations au Dieu en trois personnes, et de célébrer à jamais les Grandeurs de l’Auguste Marie toujours vierge, et de son Fils immaculé, à qui toute Gloire appartient dans les siècles.

Ainsi soit-il.

29 mars : « Il est midi », prière de Paul Claudel

Cette prière dite par Madeleine Renaud.

Il est midi. Je vois l’église ouverte. Il faut entrer.
Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.

Je n’ai rien à offrir et rien à demander.
Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.

Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela
Que je suis votre fils et que vous êtes là.

Rien que pour un moment pendant que tout s’arrête.
Midi !
Être avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes.

Ne rien dire, regarder votre visage,
Laisser le cœur chanter dans son propre langage,

Ne rien dire, mais seulement chanter parce qu’on a le cœur trop plein,
Comme le merle qui suit son idée en ces espèces de couplets soudains.

Parce que vous êtes belle, parce que vous êtes immaculée,
La femme dans la Grâce enfin restituée,

La créature dans son honneur premier et dans son épanouissement final,
Telle qu’elle est sortie de Dieu au matin de sa splendeur originale.

Intacte ineffablement parce que vous êtes la Mère de Jésus-Christ,
Qui est la vérité entre vos bras, et la seule espérance et le seul fruit.

Parce que vous êtes la femme, l’Eden de l’ancienne tendresse oubliée,
Dont le regard trouve le cœur tout à coup et fait jaillir les larmes accumulées,

Parce que vous m’avez sauvé, parce que vous avez sauvé la France,
Parce qu’elle aussi, comme moi, pour vous fut cette chose à laquelle on pense,

Parce qu’à l’heure où tout craquait, c’est alors que vous êtes intervenue,
Parce que vous avez sauvé la France une fois de plus,

Parce qu’il est midi, parce que nous sommes en ce jour d’aujourd’hui,
Parce que vous êtes là pour toujours, simplement parce que vous êtes Marie, simplement parce que vous existez,

Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée !

Paul Claudel

In : Paul Claudel, Œuvre poétique, Poèmes de guerre, La Pléiade, Gallimard, 1957

28 mars : « Le nom de la Vierge était Marie », prière de saint Bernard de Clairvaux

Marie est la noble étoile, dont les rayons illuminent le monde entier, dont la splendeur brille dans les cieux et pénètre les enfers ; Elle illumine le monde et échauffe les âmes, Elle enflamme les vertus et consume les vices. Elle brille par ses mérites et éclaire par ses exemples. Ô toi qui te vois ballotté dans le courant de ce siècle, au milieu des orages et des tempêtes de manière plus périlleuse que si tu marchais sur terre, ne détourne pas les yeux de l’éclat de cet astre si tu ne veux pas sombrer dans les tempêtes. Si les vents de la tentation s’élèvent, si tu rencontres les récifs des tribulations, regarde l’étoile, invoque Marie. Si tu es submergé par l’orgueil, l’ambition, le dénigrement et la jalousie, regarde l’étoile, crie vers Marie. Si la colère, l’avarice ou les fantasmes de la chair secouent le navire de ton esprit, regarde Marie. Si, accablé par l’énormité de tes crimes, confus de la laideur de ta conscience, effrayé par l’horreur du jugement, tu commences à t’enfoncer dans le gouffre de la tristesse, dans l’abîme du désespoir, pense à Marie. Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu’il ne quitte pas ton cœur et, pour obtenir la faveur de ses prières, n’oublies pas les exemples de sa vie. En suivant Marie, on ne dévie pas, en la priant on ne désespère pas, en pensant à elle, on ne se trompe pas. Si elle te tient par la main, tu ne tomberas pas ; si elle te protège, tu ne craindras pas ; si elle te guide, tu ne connaîtras pas la fatigue ; si elle est avec toi, tu es sûr d’arriver au but : ainsi tu comprendras, par ta propre expérience, combien cette parole est juste : « Le nom de la Vierge était MARIE » (Lc 1, 27). Amen !

Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153)