« Je ne veux plus entendre la voix du Seigneur mon Dieu, je ne veux plus voir cette grande flamme » (Deutéronome 18, 16 ; 1ere lecture). Quelle demande étonnante du peuple de Dieu pendant l’Exode ! A l’inverse, il me semble que j’aimerais entendre Dieu et le voir. Pourquoi le peuple qui vient d’être libéré, demande-t-il l’inverse et Dieu précise-t-il : « ils ont bien fait de dire cela » ?
L’expérience de la manifestation divine à l’Horeb (ou Sinaï) est d’abord celle de la sainteté de Dieu qui se manifeste dans toute sa puissance (Exode 19). Or la créature que nous sommes, incapable de supporter une telle transcendance, ne peut que se tenir à distance : « car un être humain ne peut pas me voir et rester en vie » avertit Dieu (Exode 33, 20). Mais il fait une promesse à Moïse : « je ferai lever au milieu de leurs frères un prophète comme toi » (1ere lecture). La Parole de Dieu ne reste pas à distance, elle vient jusqu’au peuple, elle vient même du milieu du peuple. Jésus, nouveau Moïse, réalise cela. Né de Marie, il est vraiment le frère des membres du peuple, Verbe de Dieu, il en est la Parole vivante. La toute-puissance de Dieu rejoint notre humanité.
C’est ce qui émerveille les auditeurs de la synagogue de Nazareth dans l’évangile de ce dimanche : « voila un enseignement nouveau, donné avec autorité ». Désormais n’ayons pas peur de demander à entendre Dieu et à le voir, il s’est fait l’un de nous pour que nous le connaissions en vérité.
P. Vincent Thiallier