Le sort de beaucoup de prophètes au sein du peuple hébreu était loin d’être enviable. Nous avons d’ailleurs dans l’Ancien Testament quelques récits d’appels que les personnes concernées refusent au début (Jérémie, Jonas….). On ne se bouscule pas pour être prophète.
En effet, être porteur de la parole de Dieu, en rappeler les exigences au Peuple élu n’est pas une mission tranquille car le prophète dérange. La primauté de l’Alliance, les conditions d’une vraie justice, le soin à apporter aux « petits » ne sont pas loin de là premiers dans la vie de nombreux juifs. Et ces derniers ne veulent pas être dérangés dans leurs habitudes et leur confort. Et beaucoup de prophète le paieront de leur vie jusqu’au dernier d’entre-eux, Jean-Baptiste.
Le Christ n’est pas un simple prophète, il est Fils de Dieu.
Mais sa parole est exigeante, son accueil à tous y compris aux pauvres et aux pécheurs est inacceptable aux yeux de beaucoup, son attitude vis-à-vis du Sabbat intolérable…..
Certes le Christ attire et les foules viennent à lui.
Mais il n’est pas un gourou et c’est à Dieu qu’il veut les conduire.
Or le peuple a la nuque raide et les chefs sont jaloux de leur pouvoir.
Cela mènera le Christ à la croix : « Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu »
Cela nous concerne tout autant aujourd’hui.
Accueillir l’enfant de la crèche nous semble facile. Mais qu’en est-il du Christ en croix ???
Que faisons-nous des exigences d’une parole qui invite encore et toujours à la conversion ?
Père Gérard BOËT