En reprenant, pour vous présenter mes vœux de bonne et sainte année, le titre d’un ouvrage que le cardinal Jean-Marie Lustiger publia en 1998, je nous invite tous à retrouver le bonheur des béatitudes, auxquelles il consacrait cet ouvrage.

« L’idée du bonheur n’est pas neuve, écrivait Lustiger. Elle est l’enjeu suprême et permanent de toute existence humaine. Et elle se trouve au coeur de la foi chrétienne ». Commençant son sermon sur la montagne, Jésus prononce neuf fois le mot « heureux ». Neuf chemins, soit pour espérer le bonheur quand il n’est pas au rendez-vous (« heureux ceux qui pleurent », « heureux ceux qui sont persécutés pour la justice », « heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi »), soit pour engager sa volonté afin de puiser le bonheur à sa source, et de le diffuser (« heureux les pauvres de cœur », « heureux les doux », « heureux ceux qui ont faim et soif de la justice », « heureux les miséricordieux », « heureux les cœurs purs », « heureux les artisans de paix »).

« Le malheur de notre société gourmande, pressée, stressée, est qu’elle ne sait plus ce qu’est le bonheur », écrivait encore Lustiger. Vingt ans après, ce constat est toujours vrai, comme est puissant le chemin de bonheur qu’ouvre la radicalité évangélique. Que Dieu, en 2018, nous aide à la retrouver, la désirer.

Père Emmanuel TOIS