La deuxième lecture de ce dimanche oppose la chair à l’Esprit : « les tendances de la chair s’opposent à l’Esprit, et les tendances de l’Esprit s’opposent à la chair. En effet, il y a là un affrontement qui vous empêche de faire ce que vous voudriez » (Ga 5, 17). Dans l’épître aux Romains, parlant cette fois-ci de lui-même, saint Paul est encore plus clair : « je ne comprends pas ce que j’accomplis, car ce que je voudrais faire, ce n’est pas ce que je réalise ; mais ce que je déteste, c’est cela que je fais » (Rm 7, 15). Cette formulation aide à comprendre que l’affrontement entre la chair et l’Esprit, est une réalité quotidienne pour chacun.

Cette opposition entre chair et Esprit doit être bien comprise : elle n’est pas une défiance envers le corps. C’est d’ailleurs avec son corps que Jésus est retourné vers son Père ; comme nous venons de le célébrer. La chair ne désigne pas tant la matérialité corporelle de l’homme, qu’une certaine condition existentielle tendant à se livrer à ses passions, par opposition à la maîtrise de soi.

Dans ce combat quotidien entre chair et Esprit, entre égoïsme, passions, repli sur soi d’une part, générosité, décentrement et don de soi d’autre part, dans ce combat qui est celui de la liberté, nous ne sommes pas seuls. l’Esprit Saint se montre notre « Défenseur », nous dit Jésus. La Pentecôte nous invite à l’accueillir comme tel et à lui permettre de produire en nous ses propres fruits : « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi ».

Emmanuel Tois