Installation … Le Littré nous enseigne que ce terme, qui désigne la mise en possession d’une charge, trouve son origine dans la stalle du chœur où l’on faisait asseoir celui qui la recevait, lui permettant de s’in-staller. Le format inhabituel de cette feuille d’information paroissiale veut marquer l’importance de ce rite, célébré ce dimanche dans la liturgie de la messe. Importance pour moi, en raison de la joie très profonde qui m’anime, joie qui assurément m’est donnée par Dieu. Importance surtout pour la communauté. Le curé d’Ars disait aux fidèles : « le prêtre n’est pas prêtre pour lui, il l’est pour vous ». C’est particulièrement vrai du curé.
Curé … C’est celui qui a la cura animarum, c’est à dire le souci, l’inquiétude, la sollicitude, des âmes. A Notre-Dame du Rosaire, cela signifie tenter de porter les 22000 personnes qui vivent sur le territoire paroissial. Celles qui viennent régulièrement à l’Eglise comme celles qui n’y viennent jamais. Celles qui cherchent Dieu, en le priant comme nous ou différemment, comme celles qui s’en passent. Celles qui l’ont aimé et qui désormais le rejettent ou le nient. Celles qui l’ont rejeté ou nié et qui désormais le suivent. Et les personnes qui se trouvent dans mille et une autres situations. Il s’agit pour le nouveau curé d’entrer dans l’histoire d’une communauté, pour la connaître, la comprendre, se l’approprier et la poursuivre. Il s’agit d’aider cette communauté à sortir d’elle-même pour assurer l’humble service de la présence au monde, de l’amour fraternel envers tous, témoins d’un Dieu qui se révèle à tous les hommes. Il s’agit donc de la mission, explicite ou non, dans la nécessaire intelligence des situations.
La présence parmi nous de Mgr Eric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire représentant le cardinal-archevêque de Paris et lui-même successeur des Apôtres, est le double signe de ce que j’ai reçu cette mission sans me l’être donnée à moi-même, et de ce que je l’exerce comme participation à la triple charge de l’évêque, mise en lumière dans la célébration de ce dimanche : celle de l’enseignement, celle de la sanctification et celle du gouvernement.
A tous, merci. Priez pour moi.
Père Emmanuel Tois