Si l’Eglise nous invite à la patience, ce n’est pas tellement parce qu’il reste (encore) une semaine de Carême à vivre. Certes, le découragement peut nous guetter, mais nous savons tous aussi les grâces que nous pouvons recevoir en vivant la semaine sainte profondément dans la prière.
Non, ce n’est pas seulement à cette patience-là que nous sommes invités, mais à l’imitation de la patience du Christ. C’est dans cette attitude qu’a su entrer le bon larron que nous contemplons en méditant la Passion selon saint Luc ce dimanche. Véritable « compagnon de croix » de Jésus, selon la belle expression de saint Augustin, il « fit violence au Royaume des cieux en croyant dans le Seigneur, souligne ce dernier, qui ajoute : « sous le poids de la douleur, un larron gagna ce qu’avait perdu Pierre sous l’impression de la crainte. Ce larron coupable fut attaché à la croix ; mais ayant changé le motif de ses souffrances, il acquit le paradis même. Ce qui mérita ce changement, c’est qu’il ne méprisa point le Christ tout en le voyant condamné au même supplice » (saint Augustin, sermon 285, PL 38, col. 1294, 6).
Le Seigneur n’est jamais loin de nous lorsque nous sommes dans l’épreuve. Soyons assurés que là où notre souffrance est vécue en union avec lui, s’ouvre l’espérance d’être associés à sa résurrection.
Emmanuel Tois +