« Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! » (Lc 12, 50). Neuf chapitres après le récit du baptême de Jésus, que nous méditons ce dimanche en célébrant la fête du Baptême du Seigneur, saint Luc met dans la bouche de Jésus cette parole énigmatique qui fait référence au baptême.
Etrange puisqu’elle est prononcée longtemps après le baptême reçu de Jean dans le Jourdain, cette phrase de Jésus montre que toute sa vie publique, commencée au moment de ce baptême, est tendue vers sa Passion -ce « baptême »- et sa Résurrection. Elle nous montre aussi, à travers l’angoisse éprouvée par Jésus au moment où il évoque ce qu’il va pourtant réaliser comme Dieu, sa profonde humanité. Nous pouvons toujours, dans notre prière, nous appuyer sur cette humanité de Jésus, quand la réalité de notre vie nous fait traverser les affres de toutes sortes de souffrances. La réalité de notre propre baptême nous appelle chaque jour à dépasser les profondeurs de la mort pour nous laisser délivrer par la vie nouvelle reçue au baptême. C’est vrai pour le « grand passage » qui nous attend au terme de notre séjour terrestre, mais c’est vrai dans le quotidien où, sans cesse, les puissances de mort sont destinées à être vaincues par la lumière de la vie.
Père Emmanuel TOIS