Sur cette mer, ô ma fidèle Étoile,
Où mon esquif va sombrer loin du port,
Guidez ma rame et protégez ma voile ;
Sauvez mes jours d’une cruelle mort.
De mes péchés la vague mugissante
Jusques au ciel monte pour m’engloutir ;
Mère de Dieu, toujours compatissante,
A mon secours hâtez-Vous d’accourir.
Plaidez ma cause, ô Vierge Immaculée !
Protégez-moi, parlez en ma faveur.
A vos Autels, mon âme désolée
Cherche un abri dans sa juste terreur.
Calmez les flots dont la fureur m’emporte,
Commandez-leur de me conduire un jour
Vers ce beau Ciel dont Vous êtes la Porte,
Toujours ouverte à des cœurs pleins d’amour.
Souvenez-Vous, ô divine Marie !
De ce beau Jour où l’ange Gabriel
Vous apporta la Parole de Vie,
Cachée au fond d’un Salut solennel.
Changeant le nom de la malheureuse Ève,
Vous opposez à ses maux vos Bienfaits,
Et quand vers Vous notre douleur s’élève,
Vous la calmez par un fleuve de paix.
Brisez les fers dont, par un crime antique,
Les fils d’Adam demeurèrent chargés ;
Faites tarir la haine satanique
Qui dans le mal les avait submergés.
Sur cette terre où règne une nuit sombre,
Faites descendre un rayon de Vos yeux,
Et du péché détruisez la grande ombre
Qui nous ravit la Lumière des Cieux.
De Votre main fermez la coupe immense,
Dont les fléaux sont sur nous entassés ;
A nos besoins mesurez l’abondance
Des biens qu’au Ciel Vous avez amassés.
Apprenez-nous que la plus tendre Mère
N’a point d’amour qui se puisse égaler
Au feu sacré du chaste Sanctuaire
Où notre Dieu daigna se renfermer.
Priez pour nous, douce et tendre Marie,
Ce divin Fils que Vos flancs ont porté !
Le Cri d’amour d’une Mère chérie
Par un tel Fils est toujours écouté.
Versez sur nous, ô Vierge incomparable !
Les doux parfums qui charmaient le Sauveur ;
Brisez le joug dont le poids nous accable,
Et nous serons doux et chastes de cœur.
Accordez-nous des mœurs pures et saintes ;
Guidez nos pas pour aller à Jésus,
Et nous pourrons, aux célestes enceintes,
Nous enivrer avec tous les Élus. »
Ainsi soit-il.