Les randonneurs savent bien ce qu’ils doivent à ceux qui préparent leurs chemins, qui élaguent les ronces qui poussent en travers de la route. Cette image peut nous aider à comprendre les paroles du début de l’évangile de Marc que nous entendons ce dimanche. Le messager envoyé en avant de Jésus, c’est Jean-Baptiste. Dans le désert, sa voix crie : « Préparez le chemin du Seigneur ». Pour que Jésus puisse venir dans nos vies qui, sans lui, sont un désert, (« car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire » – Jn 15, 5), il nous faut nous aussi, tels les cantonniers ou les employés des eaux et forêts, préparer, élaguer, couper nos ronces.

 Le temps de l’Avent est le temps favorable pour le faire. Un temps de conversion. Ce temps où pour que Jésus puisse venir plus intimement dans nos vies, nous réfléchissons à ce qui fait obstacle, en nous, à sa venue. Ce qui, dans le concret de nos vies, est radicalement contraire à l’Evangile. Ce qui, comme un énorme ronce sur le GR nous empêche de passer, empêche Jésus, à son tour, d’avancer sur le chemin de nos vies

Nous attelant à la tâche de la préparation de sa venue, nous éradiquerons ces obstacles. Par une vraie conversion, que le sacrement de réconciliation favorisera toujours, nous serons fortifiés et nous pourrons ressentir avec une conviction de jour en jour accrue que les paroles d’Isaïe qui ouvrent, ce dimanche, la liturgie de la parole, sont pour nous : « Consolez, consolez mon peuple ».

Père Emmanuel Tois