Ouvrir nos portes
« Il suffirait qu’ils ouvrent les portes deux ou trois minutes et tout serait réglé ! » Tels sont les propos entendus ces jours-ci, dans la bouche d’un chauffeur de bus, à l’approche embouteillée du « check-point » d’entrée dans Bethléem. S’il est vrai que la situation des Palestiniens les plonge dans une situation de tension permanente qui doit être vraiment difficile à supporter, s’il est tout aussi vrai que la situation géo-politique de cette région du monde est tellement complexe qu’il faut se garder de jugements hâtifs et bannir de nos esprits tellement de certitudes, ces mots m’ont touché.
Ils m’ont touché car ils m’ont aidé à me redire que dans nos vies, dans la mienne, il suffirait parfois d’ouvrir un peu les portes pour que les choses changent. Ouvrir physiquement nos portes à d’autres, ceux qu’on ne côtoient jamais, ceux qu’on n’invite jamais, ceux qui viennent nous demander quelque chose. Ouvrir les portes de notre cœur à telle personne qui pense tellement différemment, ouvrir notre esprit à des opinions ou des sensibilités différentes. Ouvrir nos cœurs à des changements d’habitude. Ouvrir, surtout, la porte de notre cœur au Seigneur qui se tient là, à la porte, et qui frappe …
Ce soir, à Bethléem, les portes se sont refermées. Chacun est chez soi. Et tout le monde semble s’y être résigné. J’y pense à toutes ces barrières qu’il faudrait faire sauter, j’y pense à mes propres enfermements. J’y pense aussi à ce beau groupe de Notre-Dame du Rosaire qui commence à se constituer pour parcourir ces lieux tellement vivifiants. Et je demande à Dieu que tous, il nous aide à ouvrir nos portes !
Emmanuel Tois +