Savais-tu, Marie,
savais-tu lorsque tu as dit  »oui »
savais-tu que cela finirait ainsi ?
Savais-tu que ce oui devant l’inconnu
savais-tu que tu aurais à le redire souvent ?
Savais-tu qu’un glaive de douleur transpercerait ton coeur ?

Il t’a fallu dire oui lorsqu’Il a quitté la maison en te laissant seule.
Il t’a fallu supporter tout le mal qu’on disait de Lui.
Tu as sans doute assisté à toutes ces querelles avec les pharisiens
et tu L’as vu monter à Jérusalem où Il devait mourir.

Savais-tu, Marie,
savais-tu qu’un jour ces paroles déchireraient ton coeur :
 » Il mérite la mort ! »
Et tu L’as suivi pas à pas.
Il avait une poutre sur le dos,
Il grimpait le mont Calvaire.
Tu L’as vu fixé au gibet de la Croix,
entre deux malfaiteurs.
Et la foule ricanait.
Et les soldats L’insultaient.
Toi, tu ne Le quittais pas des yeux.
Tu as senti son dernier souffle,
tu as reçu son dernier soupir.

Savais-tu, Marie,
savais-tu que l’Enfant que tu portais sur tes genoux,
savais-tu que cet Enfant que tu allaitais,
savais-tu qu’un jour Il reposerait
mort
sur tes genoux ?

Pouvais-tu savoir qu’une énorme pierre roulerait
entre toi et Lui
et qu’elle se refermerait sur la mort ?
Et il t’a fallu encore dire oui.

Chante, Marie, chante !
Chante à mon coeur la joie qui t’envahit.
Il est Vivant, ton Fils
pour toujours !
Chante, Marie, chante la joie de ton oui
qui, chaque jour désormais retentit.
Chante, Marie, chante l’Amour que Dieu a mis dans ton coeur
et dis-moi ton secret.
Apprends-moi à dire oui
dans la nuit et le doute.
Rappelle-moi que, plus forte que la souffrance et la mort,
la vie jaillira.

Redis-moi que de oui en oui
Dieu toujours plus loin m’appelle
et qu’Il me fait marcher sur le chemin de l’Amour
où souvent la souffrance à la joie est mêlée.