Carême, abréviation du latin Quadragesima (le quarantième) désigne une durée, celle de la préparation aux célébrations pascales qui commencent le jeudi saint. C’est la durée du séjour de Jésus dans le désert. Période de tentations par le diable dans le récit de saint Luc que nous entendons ce dimanche. Cette quarantaine renvoie à plusieurs épisodes bibliques, et particulièrement aux années d’errance du peuple dans le désert.
Étonnamment, alors que nous commençons cette période, la première lecture tirée du Deutéronome nous projette déjà sur la fin et l’annonce de l’arrivée du peuple sur la Terre, où il doit réserver les prémices des récoltes pour les déposer devant l’autel de Dieu en reconnaissance. La deuxième lecture, tirée de la lettre de saint Paul aux Romains, nous rappelle quant à elle l’objet de notre Foi : « si de ta bouche tu affirmes que Jésus est Seigneur, si dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé. »
Nous n’entrons pas dans le Carême pour faire semblant de vivre chronologiquement les épisodes de l’évangile, sans en connaître l’issue. Nous entrons dans le carême pour mener le même combat que lui contre le mal qui nous éloigne de Dieu, représenté par le diable.
Nous le faisons, en nous unissant particulièrement dans la prière à ceux qui pendant ce temps vivent les ultimes préparations au baptême, vécu dans la nuit de Pâques pour Aurore, Simon et Romain, ou dans le temps pascal, le dimanche 18 mai, pour les enfants du catéchisme et de l’aumônerie qui vivent aujourd’hui leur entrée en catéchuménat. Ils sont comme les prémices que nous voulons confier à Dieu dans l’action de grâce et leur ultime préparation nous rappelle que nous vivons déjà la mort et la résurrection du Christ par notre propre baptême. Ainsi les catéchumènes nous sont présentés comme des exemples vivants de l’œuvre de Dieu.
P. Vincent Thiallier