« Ne soyez inquiets de rien » … Facile à dire ! Quand survient l’épreuve, la recommandation de saint Paul, tirée de la deuxième lecture de ce dimanche, peut sembler exagérée, presqu’un peu béate. Comment ne pas s’inquiéter devant l’aggravation de la santé d’un proche, devant l’angoisse croissante d’un enfant qui ne trouve pas de travail, devant la menace terroriste, devant la détérioration de l’état de notre planète, devant … tant de situations ?
« Ne soyez inquiets de rien, mais, poursuit saint Paul, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes ». Au catéchisme, les enfants m’ont ému lorsque je leur ai demandé de réfléchir à la différence entre prier et supplier. « Supplier c’est plus fort », dit l’un, « c’est insistant », ajoute l’autre, « en suppliant, on veut vraiment convaincre », conclut un troisième. Ah vraiment, les enfants, « le Royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent » (Mt 19, 14). A leur école, n’ayons pas peur, lorsque nous prions, de présenter toute notre vie au Seigneur. De lui confier tout ce qui nous préoccupe, tout ce qui nous inquiète, moins pour lui dire quoi faire que pour nous approcher de Lui et favoriser cette proximité consolante entre Lui et ceux pour qui nous prions. Alors, toutes les difficultés de nos vies, sans forcément disparaître, seront vécues à la lumière de Pâques, dans l’espérance que Dieu est là dans nos blessures, nos souffrances, nos peurs, pour nous mener, dès ici-bas et ensuite dans Son Royaume, aux jours meilleurs. Alors, poursuit saint Paul, « la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus ».
Père Emmanuel Tois