L’Evangile de ce dimanche est une parabole (celle des vignerons homicides) que Jésus adresse aux grands prêtres, aux anciens du peuple et aux pharisiens … : parabole redoutable que Jésus leur adresse après les Rameaux à quelques heures de sa Passion et de sa mort sur la Croix.
Ouf ! Pensons-nous : cela ne nous regarde pas ! Et nous sommes soulagés quand Matthieu précise en 21 /45 que grands prêtres et pharisiens comprirent que c’était d’eux qu’il parlait.
Et pourtant !
Ne nous arrive-t-il jamais de jouer les « grands-prêtres » propriétaires du Temple, de la liturgie et du sacré, alors que nous ne sommes que des vignerons chargés de « rendre grâce » au Maître de la Vigne ?
Ne nous arrive-t-il jamais de nous considérer comme les Chefs et les Anciens, qui dictent aux autres (enfants, élèves, employés, administrés, voisins …) ce qu’ils doivent faire, abusant de leur pouvoir, en oubliant d’écouter et d’accompagner avec patience et bienveillance ceux qui nous sont confiés ?
Ne nous arrive-t-il jamais de nous regarder comme les « meilleurs », et l’élite des fidèles, plus rapides à dénoncer les torts qu’à soutenir et à relever les faibles et les pécheurs ?
Apprenons à « rendre grâce » à notre père, à être des « serviteurs eucharistiques » et à lui remettre les beaux fruits de l’Esprit.
En ce début de Synode de l’Église (2023-2024) osons dire à notre Dieu :
Quelle confiance tu nous fais !
Quels abus nous menacent ?
Quels gâchis nous provoquons ?
Quelle espérance est ouverte ?
« Il louera la vigne à d’autres vignerons qui lui en remettront le produit en temps voulu. »

P. Philippe Dumas