La lumière diffuse à l’intérieur de la cathédrale Notre-Dame relevée de ses cendres apparaît comme un écho de la lumière annoncée par les prophètes Baruc dans la première lecture et Isaïe, cité dans l’évangile de ce dimanche. C’est bien dans ce sens que les bâtisseurs médiévaux ont envisagé l’architecture sacrée, en particulier au prémices de l’art gothique.
En 1160, l’abbé Suger faisait graver sur une des portes de l’abbatiale Saint-Denis qu’il vient de faire reconstruire : « Qui que tu sois, si tu veux exalter l’honneur des portes, n’admire ni l’or ni la dépense, mais le travail de l’œuvre. L’œuvre noble brille, mais l’œuvre qui brille dans sa noblesse devrait illuminer les esprits, afin qu’ils aillent, à travers les vraies lumières, vers la vraie lumière, où le Christ est la vraie porte.
Ce que la vraie lumière est à l’intérieur, la porte dorée le détermine ainsi, l’esprit engourdi s’élève vers le vrai à travers les choses matérielles, et plongé d’abord dans l’abîme, à la vue de la lumière, il ressurgit. »
En ce temps de l’Avent, puisse l’image de la cathédrale relevée nous conduire à travers « le travail de l’œuvre » vers la « vraie lumière ». Et que tous ceux qui en franchiront les portes, « l’esprit engourdi, plongé dans l’abîme » puissent ressurgir à la vue de la lumière.
La situation sociale, politique, économique de notre pays ; la situation diplomatique et militaire de notre monde nous plongent dans l’abîme. L’œuvre réalisée par les compagnons de Notre-Dame nous fait goûter les joies de la lumière, qu’elle nous encourage à œuvrer, là où nous sommes, pour faire rayonner la vraie lumière du Christ.
P. Vincent Thiallier