« Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore ». Cette parole du prophète Isaïe, que nous entendons ce dimanche en première lecture, est actuelle, comme elle le fut de toujours à toujours.
Elle fut actuelle pour Marie et Joseph, qui la voyaient s’accomplir à la crèche, au moment où des mages, venus d’Orient, se réjouissaient, entraient dans la maison, et tombaient aux pieds de l’enfant-Dieu, lui offrant leurs présents : la myrrhe parce qu’il est homme et que déjà sa mort est annoncée, l’encens parce qu’il est Dieu et que déjà le triomphe de la vie divine est pressenti, l’or parce qu’il est roi, entraînant dans cette royauté toute une multitude.
Mais cette parole est actuelle pour nous aujourd’hui aussi. Le mystère, pour parler comme saint Paul dans la deuxième lecture, continue d’être manifesté. Non comme un secret que Dieu garderait jalousement, mais comme un dévoilement. En vue de notre émerveillement : « Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage ». Toutes : non seulement les Juifs, mais aussi les païens. Non seulement les Chrétiens, pourrions-nous dire aujourd’hui, mais aussi tous les autres. Personne ne reçoit cet héritage par un coup de baguette magique. Mais tous reçoivent le salut. C’est ça, l’héritage. Tous, le Sauveur désire les racheter, lui qui « sauve tous les hommes et ne veut pas qu’un seul d’entre eux se perde » (oraison du missel).
Pour la plupart d’entre nous, nous ne sommes pas nés dans le peuple d’Israël ; et nous sommes heureux de bénéficier de la promesse faite à Abraham. Entrons dans le mystère par lequel Dieu nous fait comprendre, et même désirer, que tous ceux qui aujourd’hui ne sont pas de Son Corps, ce nouvel Israël qu’est l’Eglise, sont conviés par Jésus au salut.
Père Emmanuel TOIS