Arrivant dans cette paroisse consacrée à Notre-Dame, je retiens cette phrase de l’apôtre saint Jacques qui fait écho au chant de Marie : « [Dieu] comble de biens les affamés, il renvoie les riches les mains vides » (Luc, 1, 25 – Magnificat). Dieu choisi son camp : celui des pauvres. Mais cette affirmation peut provoquer quelques questions :
Pourquoi Dieu choisit-il entre ses enfants ? Dieu est-il juste, s’il fait des différences ? Et s’il les choisit certains à cause de leur pauvreté, faut-il qu’ils restent pauvres pour être aimés de Dieu ?
Le problème principal des richesses et des possessions matérielles c’est de donner un sentiment de sécurité, l’impression qu’on pourra toujours s’en sortir par soit même, qu’on n’a besoin ni des autres, ni de Dieu. Or cela est faux et l’expérience de la pauvreté permet de le ressentir profondément. « Les pauvres sont nos maîtres » disait saint Vincent de Paul, car ils nous apprennent qu’on dépend les uns des autres et surtout qu’on dépend de Dieu. Ainsi Dieu est juste, car en préférant les pauvres, il nous ramène à la réalité.
Pour autant faut-il qu’ils demeurent dans la pauvreté ? Certainement pas ! Si Dieu « comble de bien les affamés », c’est aussi par notre médiation. En étant attentif aux pauvres j’apprends à être pauvre moi-même devant Dieu et à recevoir vraiment ce qu’il me donne. A l’école de Notre Dame, en cette période de rentrée, puissions-nous apprendre toujours davantage à dépendre de Dieu.
Père Vincent Thiallier, curé