Le 11 novembre à 11h les cloches de notre église sonneront comme elles l’avaient fait en 1918, à l’occasion de l’armistice qui mit fin à quatre années d’un conflit redoutable sur notre territoire. Cette commémoration peut paraître dérisoire. La guerre de 1914 nous parait bien ancienne et les derniers témoins qui l’ont connue ne sont plus là. Cependant, nous pouvons regarder cette commémoration comme un signe d’espérance. Armistice, du latin médiéval armisticium (arma arme – sistere arrêter) signifie une convention conclue entre belligérants afin de suspendre les hostilités. Des gouvernants et des chefs militaires qui ont conduit un conflit meurtrier ont pu, dans le passé, s’accorder pour faire cesser les armes.
S’il en fût ainsi il y 115 ans, cela est possible pour les guerres actuellement en cours. Continuons de demander à Dieu la paix et à en être les artisans là où nous sommes. « Heureux les artisans de paix car ils seront appelés fils de Dieu » (Matthieu 5, 9) entendions-nous dans l’évangile de la Toussaint.
La messe du samedi 11 novembre à 9h, sera célébrée à l’intention de toutes les victimes des guerres et conflits en cours. Nous nous rendrons ensuite en procession au monument aux morts de l’église. Des palmes dorées ornent cette plaque commémorative. Elles sont traditionnellement le symbole des martyrs, qui offrent leur vie comme le Christ. Les noms qui entourent ces palmes ne sont pas des martyrs, au sens chrétien du terme, mais ils sont bien des témoins de vies, encore jeunes, fauchées par la violence. Qu’en les regardant nous puissions évoquer toutes les vies, civiles et militaires, brisées par les conflits en cours. Que leurs noms soient prononcés devant Dieu et qu’il leur donne sa paix. « Ainsi parle le Seigneur : Je placerai dans ma maison, dans mes remparts, une stèle à leur nom, je rendrai leur nom éternel, impérissable » (Isaïe 56, 5).
P. Vincent Thiallier