Pour des raisons très personnelles, je connais bien l’hôpital ophtalmologique des Quinze-Vingts fondé par le roi St Louis, et spécialisé depuis pour les soins et les traitements des yeux…
A l’écoute de l’Évangile de ce 4ème dimanche de carême et avant que nos trois catéchumènes Aurore, Simon et Romain ne vivent leur 2ème scrutin, je propose à chacun d’entre nous de faire une véritable consultation ophtalmologique et évangélique : comment voyez-vous ?
Voyez-vous comme les pharisiens ?
Ils disent qu’ils voient très bien et que Jésus, en transgressant la Loi du Sabbat, n’est qu’un pécheur ! Leur certitude les aveugle !
Voyez-vous comme les voisins de l’aveugle ? Ils disent leurs questions et leurs incertitudes sur ce mendiant, soi-disant guéri; ils ont du mal à croire et restent dans la pénombre !
Voyez-vous comme les parents de l’aveugle-né ? Ils savent bien ce que leur a coûté l’éducation de cet enfant aveugle : par peur d’être mal vus par les pharisiens, ils l’enferment dans son passé et refusent de s’occuper de son avenir.
Voyez-vous comme l’aveugle guéri par Jésus ? À la piscine de  « l’Envoyé » il s’est lavé les yeux et il a découvert la beauté de la création et de l’humanité; puis il a découvert en Jésus un Prophète, puis le Fils de l’homme et enfin la Lumière du Monde.
Comme les deux fils du Père miséricordieux de la parabole lue dans l’année C de nos liturgies de carême ouvrirons-nous les yeux pour voir vraiment jusqu’où va l’amour de notre Père ?
Oserons-nous chanter avec les pèlerins de Taizé :
« Jésus le Christ, Lumière intérieure
Ne laisse pas mes ténèbres me parler.
Jésus le Christ, Lumière intérieure
Donne-moi d’accueillir ton amour» ?

P. Philippe Dumas