C’est le sens du mot Pentecôte (qui vient du grec Πεντηκοστή) cinquantième jour. L’intérêt de ce décompte est d’articuler le temps entre des évènements qui se répondent entre eux. De la même manière le mot Carême (qui vient du latin quadragésima dies) désigne le quarantième jour avant.
Car c’est ainsi que fonctionne notre mémoire, articuler les évènements entre eux. Souvent on se souvient de la date d’un évènement social ou politique parce qu’il est concomitant d’un évènement personnel ou familial qui nous a marqué ou inversement. Ainsi les évènements décisifs de l’histoire du salut renvoient à l’exercice de notre mémoire, qui est définie par la théologie classique comme une faculté de l’âme, avec l’intelligence et la volonté.
Dans ces décomptes de jours : La pâque est au centre, la libération par Dieu de son peuple, qui est scellée cinquante jours après par l’Alliance sur le Sinaï et le don de la Loi. C’est de cela que Jésus faisait mémoire avec ses disciples quand il a posé le geste définitif de libération : sa victoire sur la mort par sa Passion et sa Résurrection, scellée pour les disciples par le don de l’Esprit Saint cinquante jours après.
Voilà ce dont nous faisons mémoire en cette fête de la Pentecôte, l’Alliance et le don de la Loi inscrite dans les cœurs par l’Esprit. Les trois facultés de l’âme, mémoire, intelligence et volonté sont ainsi réunies, car la célébration des évènements passé nous permet de comprendre l’action de Dieu pour nous y engager nous-mêmes.
P. Vincent Thiallier