Les enfants ont souvent une capacité étonnante à s’approprier la Parole de Dieu. Les faisant réfléchir en grand groupe, tous niveaux confondus, sur l’évangile de ce dimanche, j’ai été saisi par leur facilité à comprendre, à travers ce texte, les enjeux de la liberté humaine. L’histoire de cet homme tourmenté par un esprit impur, guéri par Jésus dans la synagogue de Capharnaüm, n’est pas forcément pour nous, adultes, d’un accès facile. Ces histoires d’esprits et de possession n’ont pas toujours les faveurs des « grands ».

Il a pourtant finalement suffi, si j’ose dire, d’un recours à saint Paul, pour que surgissent des perles comme seuls les enfants savent nous en offrir. « Ma façon d’agir, je ne la comprends pas, car ce que je voudrais, cela, je ne le réalise pas ; mais ce que je déteste, c’est cela que je fais », écrit l’Apôtre des nations (Rm 7, 15).

Eclairés par cette parole, les enfants ont alors rapporté à leur propre vie l’histoire de l’homme tourmenté, comprenant que la vie humaine est traversée par des influences diverses qui, quand bien même nous ne les appelons pas « esprits », sont les tenants de la liberté humaine. Ils ont même compris que les deux grands catégories de ces influences, les bonnes et les mauvaises, ne sont pas équivalentes, mais que Jésus, sollicité dans le calme de la prière, ou dans le feu de l’action, qui peut ainsi aussi devenir prière, veut nous délivrer de tout ce qui entrave notre liberté la plus profonde. Quel belle leçon de ce qu’est le combat spirituel auquel notre conscience, et tout notre être, sont si souvent confrontés.

« Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent » (Mt 19, 14).

Père Emmanuel TOIS