Encore une fois la parole de l’Evangile est déroutante.
C’est le maître du domaine qui demande que l’on coupe le figuier stérile.
Or le maître du domaine est souvent l’image de Dieu.
Et c’est le vigneron qui demande grâce pour le figuier.
Il y a de quoi être perplexe.

Ne nous mettons pas à la place de Dieu : « Lui seul sonde les reins et les cœurs »
Mais le vigneron c’est l’Eglise, c’est chaque chrétien.
Et l’attitude du vigneron de l’Evangile nous fait rejoindre en plein les œuvres de miséricorde de cette année jubilaire.
Car la miséricorde vient de notre cœur et s’exprime par le regard que nous portons sur les personnes et sur la création :
Car la miséricorde vient du lien que nous avons avec les êtres et les choses.

Le vigneron a donné de son temps, de son énergie pour son figuier. Il compte pour lui.
Il attend quelque chose de lui, il attend qu’il porte du fruit et il espère malgré les apparences.
N’est-ce pas ce regard que nous sommes appelés à avoir sur ceux avec lesquels nous vivons, sur ceux dont parfois nous désespérons, sur ceux dont nous n’attendons plus rien. Or ne plus rien attendre de quelqu’un c’est déjà le considérer comme mort.

Convertissons notre regard et rejoignons celui du vigneron.

Père Gérard BOËT