Même revu à la baisse (253 semble-t-il), le nombre de morts dans les attentats survenus au Sri Lanka le jour de Pâques est une horreur. Et aussi un coup porté à notre espérance : Seigneur, pourquoi ?
Devant ce drame, je pense à saint Paul : « Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance » (1 Co 12, 26). Et je pense aussi à toute la théologie du Concile qui rappelle avec force que l’Eglise est le corps du Christ. A travers les chrétiens persécutés, l’expression un peu abstraite de théologiens comme saint Léon le Grand, selon laquelle le Christ est en agonie jusqu’à la fin du monde, prend son sens. En effet, relier ainsi la souffrance de disciples du Christ à celle de leur Seigneur aide peut-être à ne pas désespérer : si Jésus vit sa Passion jusqu’à la fin du monde, il vit aussi sa Pâque. Il est, en quelque sorte, simultanément en agonie, crucifié, aux enfers et ressuscité.
Surtout, relier la souffrance de Chrétiens à celle de Jésus nous invite à un profond effort de prière pour ces communautés persécutées. Ce n’est pas qu’à Pierre, Jacques et Jean que Jésus a demandé, à Gethsémani, de veiller et de prier (Mt 26, 41). C’est à nous aussi, afin que nous priions pour les membres souffrants de son corps. Comme l’écrit Pascal : « Jésus sera en agonie jusqu’à la fin du monde : il ne faut pas dormir pendant ce temps-là ». Notre prière pour les Chrétiens persécutés est une réponse d’amour à cette demande de Jésus entrant dans sa Passion. Ne lâchons pas.
Emmanuel Tois +