J’ai toujours pensé que la manière de s’habiller d’un prêtre dépendait largement autant de l’environnement dans lequel il est envoyé que de ses goûts personnels. Mais mon propos est moins d’ouvrir un chapitre dont je suis toujours étonné qu’il déchaîne les passions -même chez les fidèles- que de m’amuser un peu, à l’approche des vacances, de la relativité des choses.
Après le magnifique concert donné récemment en notre église par le choeur de la paroisse orthodoxe de la Présentation de la Mère de Dieu, les organisateurs m’ont fait passer un compte-rendu très aimable pour notre communauté. Ils s’y réjouissaient notamment de la présence l’un à côté de l’autre du prêtre orthodoxe, « en soutane », et du prêtre catholique, « en civil ».
Quelques jours plus tôt, revenant d’un mariage célébré près du Mont saint-Michel, la grève SNCF m’avait contraint à faire du stop entre Avranches et Rennes. Mon chauffeur, un jeune de vingt-cinq ans qui, après m’avoir demandé ce que je faisais dans la vie, m’avait confié avoir reçu une éducation très laïque, me partageait outre sa grande bienveillance à l’égard du « phénomène religieux », sa conviction de ce qu’aucun signe religieux ne devrait être interdit. Et il ajoutait : « bon d’accord, aujourd’hui vous n’êtes pas habillé en prêtre, mais si vous l’étiez je trouverais cela bien ».
Sic ! Oui sic car … dans les deux cas j’étais tout de noir vêtu, affublé d’un col romain qui me faisait tout le tour du cou !
Bonne fête de Saint-Jean Baptiste à tous. A propos, de quoi était-il vêtu ? ;-)
Père Emmanuel Tois