Les chefs des prêtres et les docteurs de la loi le tournent en dérision : « Qu’il se sauve lui-même s’il est le Messie ! » Ce n’est qu’un incapable sans défense, sans pouvoir et sans force. Il ne mérite que la condamnation et la mort.
Face à tous ceux qui n’ont pour religion que la force et la loi du plus fort Jésus n’avait-il pas dit « Heureux les pauvres de cœur » ?
Les soldats se moquaient de lui, lui présentaient une boisson vinaigrée, et des propos amers, jouant avec leurs fouets, ses habits de pourpre et sa couronne d’épines : un Roi des Juifs, ça ?
Jésus n’avait-il pas dit : « Heureux les doux » ?
L’un des malfaiteurs suspendus l’injuriait : « Sauve-toi toi-même, et nous avec ! » comme s’il était le roi des magiciens trompeurs, capable de « couvrir » toutes les complicités avec l’injustice, le crime et la mort…
Mais Jésus n’avait-il pas dit : « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice »?
L’autre malfaiteur se reconnaissait fautif et pécheur : « Nous n’avons que ce que nous méritons, mais lui n’a rien fait de mal ! » Et voici la foi naissante en son cœur et l’espérance ouverte par le Roi-Serviteur, faiseur de vérité. Jésus n’avait-il pas dit « Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés » ?
Ce dimanche, fête du Christ-Roi, conclut notre année liturgique. Qu’avons-nous fait de cette année ? Quel roi avons-nous cherché et suivi ? A quel roi avons-nous obéi ?
– Un roi qui se complait dans les abus de pouvoir ?
– Un roi qui joue avec la terreur et la violence ?
– Un roi qui s’enferme dans la révolte et l’injustice ?
– Un roi qui n’a pour trône que le bois de la Croix, et pour blessure au cœur que la force d’aimer ?
N’ayons pas peur de méditer ce dialogue étonnant entre deux crucifiés :
« – Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume !
– Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le paradis ! »
P. Philippe Dumas