Il n’aura échappé à personne que Paris a accueilli les Jeux 0lympiques pendant l’été et leur prolongement avec les Jeux Paralympiques actuellement. Dans l’antiquité, ces jeux étaient associés à une trêve des conflits entre les cités participantes. En 1991, le Comité International Olympique décida de remettre cette trêve au goût du jour. Pourtant les jeux de l’ère moderne ont régulièrement été bousculés par les conflits en cours ou en préparation. Sans surprise l’édition 2024 à Paris n’a pas fait exception.
Le regretter n’est pas suffisant et le désir de construire la paix ne doit pas s’interrompre une fois la flamme éteinte. À la demande de Mgr Ulrich, Paris accueillera du 22 au 24 septembre un autre évènement : les rencontres internationales pour la paix, organisées depuis 38 ans par la communauté Sant’Egidio.
Cette association de fidèles laïcs a été fondée par des étudiants romains en 1968 dans la suite du Concile Vatican II. A partir de 1973, elle se réunit pour prier dans l’église Sant’Egidio (Saint Gilles) à Rome, qui lui donne son nom. D’abord orientée vers le soutien aux personnes de la rue de Rome, consciente « que la guerre est la mère de toutes les pauvretés », la communauté s’engage à partir de 1980 dans des actions diplomatiques pour la paix dans différents conflits. Son intervention conduit en 1992 à la signature d’un traité de paix mettant fin à la guerre civile au Mozambique. Depuis elle participe régulièrement à plusieurs négociations, pendant des conflits entre pays ou des guerres civiles en Algérie, au Kosovo, au Guatemala, au Burundi, en République centrafricaine. Elle est aussi engagée sur les questions migratoires.
Le retentissement médiatique de cette rencontre internationale sur le thème « imaginer la paix » sera probablement moins important que celui des Jeux Olympiques. Mais l’histoire de cette communauté peut laisser penser que les fruits de ces rencontres seront plus profonds.
P. Vincent Thiallier, curé