En français, le verbe croire comporte une certaine ambigüité : « je crois que … » suppose un degré d’incertitude, parce que je m’appuie sur les signes que j’observe et que j’analyse à l’aune de ma propre expérience, qui est nécessairement limitée. « Je crois en … » suppose au contraire une véritable confiance en une personne, qui n’est pas seulement le fruit de l’expérience et de l’analyse, mais qui traduit une relation profonde avec elle.

Dans le monde biblique, il n’y a pas cette ambigüité. Les mots hébreux ou grecs qui sont traduits par croire relèvent de la deuxième signification, celle de la confiance en Dieu qui se fait connaître. Je suis toujours libre de croire ou pas en lui, mais si j’entre dans cette relation de confiance, je peux croire avec assurance et fermeté.  C’est en ce sens que nous proclamons le Credo chaque dimanche et que Peace-Salomé, Aurélie et Krysilia professent solennellement leur Foi aujourd’hui.

Le même acte de Foi est nécessaire pour reconnaitre à travers le pain et le vin consacrés la présence réelle du Christ ressuscité. C’est parce que les disciples ont établi une relation personnelle avec Jésus qu’ils peuvent prendre au sérieux son affirmation au cours de son dernier repas « ceci est mon corps qui est pour vous, faites cela en mémoire de moi ! » (1 Co 11, 25 2e lecture). Puissions-nous vivre cette même relation avec le Seigneur pour communier avec assurance, en ce jour de la fête du saint sacrement du corps et du sang du Christ.

 

P. Vincent Thiallier