Parole du Christ certes, mais parole qui dérange.
Elle est tellement contraire à l’échelle de nos valeurs humaines !
Etre serviteur n’est pas un idéal dans notre société d’aujourd’hui mais j’ose dire que c’est vrai de toutes les sociétés et dans tous les temps.
Plus qu’à une critique systématique (même justifiée) de notre modèle social cette parole du Christ nous provoque à une conversion personnelle. Car c’est moi qui refuse de suivre le Christ dans cette exigence du service, c’est moi qui refuse ce qui apparait comme un abaissement.

Pourtant regardons ceux qui ont donné leur vie pour servir leurs frères : Sœur Emmanuelle, Mère Térésa, l’Abbé Pierre mais aussi saint François d’Assise ou saint Vincent de Paul et tant d’autres depuis 2000 ans.
Donnent-ils l’impression d’hommes et de femmes malheureux, écrasés par le fait de servir.
Bien au contraire, ils rayonnent de la joie de l’Evangile !
Et quand nous revenons d’une visite à l’hôpital ou à une personne malade, quand nous donnons de nous-mêmes dans une association, quand nous prenons du temps pour écouter l’autre cela ne fait-il pas naître en nous une joie intérieure bien supérieure aux satisfactions du plaisir ?

« Je dormais et je rêvais que la vie n’était que joie.
Je m’éveillais et je vis que la vie n’est que service.
Je servis et je compris que le service est joie. » (Rabindranath TAGORE)

Père Gérard BOËT