Sur la façade d’un grand nombre d’églises médiévales, devant les représentations du jugement dernier, les visiteurs sont souvent fascinés par l’image des damnés davantage que par celle des justes. De la même manière, les médias sont plus prompts à annoncer les catastrophes que les nouvelles positives. Et soyons honnêtes, les auditeurs ou les lecteurs que nous sommes sont probablement plus attirés par les nouvelles tragiques qui nous désolent. Le mal paraît plus fascinant que le bien, le désordre plus attirant que l’ordre, les raisons de s’inquiéter alimentent plus les conversations que celles de se réjouir.
Cette période liturgique est marquée par la fin du cycle de lecture de l’évangile de saint Marc, juste avant la Passion. Or Jésus annonce encore un certain nombre de catastrophes : « en ces jours-là, après une grande détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus de clarté, les étoiles tomberont du ciel et les puissances célestes seront ébranlées » (Évangiles selon saint Marc 13, 24-25). Comme les visiteurs devant le jugement dernier, comme les auditeurs des informations quotidiennes nous pouvons rester fascinés par ces catastrophes et en percevoir l’imminence. Mais alors nous passons à côté de l’essentiel : « on verra le Fils de l’homme arriver sur les nuées, il enverra les anges rassembler les élus aux autres coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’aux extrémités du ciel.
Voilà le fondement de l’espérance chrétienne, ne pas se laisser impressionner par les évènements, fussent-ils tragiques, mais avec la confiance de la foi, confesser que le Seigneur vient, qu’il vient tout accomplir et rassembler ses enfants dispersés. Notre tâche est de nous préparer à l’accueillir en poursuivant humblement nos activités quotidiennes.
P. Vincent Thiallier