Il existe un point commun entre la première lecture et l’Évangile de ce dimanche, LE SOMMEIL :
« Un sommeil mystérieux tomba sur Abraham ! »
« Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil » sur le mont de la Transfiguration !
La Bible à plusieurs reprises évoque ces « sommeils » qui voient non seulement l’ouverture de l’Alliance entre Dieu, Abraham et sa descendance, non seulement la révélation de Jésus Fils Bien-Aimé du Père à Pierre, Jacques et Jean, mais aussi la création de la femme du premier Adam (Gen. 2/21), l’annonce à Joseph de la naissance du second Adam (Mt 1/20) et l’écrasement de tristesse et d’impuissance de Pierre et de ses deux compagnons pendant l’agonie de Jésus (Lc 22/45-46).
Bienheureux sommeil qui permet aux humains de se reposer et de prendre des forces pour mieux agir demain…
Bienheureux sommeil qui révèle la pauvreté et l’impuissance des hommes quand Dieu agit et fait des merveilles : création, alliances, révélation, résurrection ! Le Seigneur comble son bien-aimé quand il dort (Ps 126/2).
Bienheureux sommeil qui apprend à Pierre, Jacques et Jean, « les fils du tonnerre », à se taire et à faire silence sur ce qu’ils ont vu et entendu sur la montagne de la Transfiguration, jusqu’au jour du réveil, du relèvement, de la résurrection et de la joie pascale.
Bienheureux sommeil qui nous ouvre à la patience de Dieu et à l’espérance qu’il faut toujours garder au cœur de nos ténèbres et de nos nuits : « C’est pendant la nuit toujours que se réveille le jour ».

P. Philippe Dumas