Elles sont deux : l’épidémie du Covid 19 et celle de la peur.
Le monde de la santé et l’autorité politique sont à la tâche contre la première. La nécessaire prévention passe par des mesures, décidées par l’Etat, qui s’imposent à tous. Quoi que nous en pensions individuellement, nous devons nous conformer à ces mesures. Depuis saint Paul (Rm 13, 1-7 ; Tt 3, 1) et saint Pierre (1 P 2, 13 – 14), l’Eglise reconnaît la nécessité de l’autorité politique dont le rôle est d’assurer le bien commun de la société (Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 1898). Nous ne sommes pas du tout ici sur les terrains de l’objection de conscience ou du droit de résister, théorisés par la doctrine sociale de l’Eglise.
Mais il nous revient à tous de lutter contre la seconde épidémie, celle de la peur. En priant vraiment : il s’agit d’invoquer la protection de Dieu, de supplier l’Esprit consolateur, de prier pour les personnes malades, pour les chercheurs, pour les soignants, pour tous ceux qui ont peur, pour tous ceux qui sont frappés économiquement par le ralentissement, parfois la suppression, de tant d’activités. Lutter contre l’épidémie de la peur c’est aussi entourer d’un véritable amour fraternel ceux qui sont touchés de plein fouet par la crise sanitaire et les mesures prises : les personnes âgées privées de visite dans les EHPAD, celles qui sont tenues de rester chez elles, désormais les scolaires et les étudiants. Il nous faut aussi soutenir ceux qui subissent de drastiques pertes de revenus. Il faut encore apprendre à trouver les mots pour rassurer ceux qui ont peur. Et tant d’autres choses …
Même – et surtout – quand la rencontre n’est provisoirement pas possible, sachons vraiment imaginer toutes les possibilités d’amour fraternel qui luttent sans relâche contre ostracisation et isolement. Merci à tous.
Emmanuel Tois +