« Aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays » (Lc 4, 24). C’est pour illustrer cette affirmation que Jésus, chez lui à Nazareth, prend l’exemple de Naaman, celui dont nous lisons la guérison dans la première lecture de ce dimanche. « Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien » (Lc 4, 27-28) La guérison de Naaman, comme celle du lépreux samaritain dans l’Evangile, nous rappelle que la grâce de Dieu n’est pas enfermée. Dieu est libre, qui sort des cadres dans lesquels trop souvent nous voudrions l’enfermer.
Mais si Dieu veut combler l’étranger, celui qui n’est pas « des nôtres », il le fait sans exclusive. Ouverte « aux autres », la grâce ne nous est pas pour autant volée. En effet, parmi les dix lépreux guéris par Jésus, ceux à qui Jésus reproche de ne pas revenir sur leur pas pour rendre gloire à Dieu sont eux aussi guéris. Or ils sont très vraisemblablement fils d’Israël.
A rebours de la colère de ceux qui, dans la synagogue de Nazareth, sont furieux d’entendre Jésus rappeler la guérison de Naaman (Lc 4, 28), l’Evangile de ce dimanche nous rappelle que comme la pécheresse, il nous sera beaucoup (par)donné si nous aimons beaucoup, Dieu et nos frères. Et se réjouir, rendre grâce pour les multiples dons que Dieu nous fait, à nous comme aux autres, est une voie merveilleuse pour grandir dans l’amour.
Emmanuel Tois +