La fête du Baptême du Seigneur, le dimanche qui suit l’épiphanie en est le prolongement. En effet au commencement du christianisme, comme c’est encore le cas aujourd’hui en Orient, l’épiphanie ne commémore pas seulement l’épisode la visite des mages à la crèche de l’évangile de saint Matthieu (2, 1-12). Y sont associés le baptême du Seigneur et les noces de Cana. La tradition latine les déploie sur plusieurs jours, mais c’est bien la même réalité qui s’offre à nous : Dieu, par l’incarnation de son Fils unique se manifeste. C’est le sens du mot épiphanie en grec.
La visite des mages marque la manifestation de Dieu fait homme à toutes les nations représentées par les mages. Au baptême, Dieu le Père manifeste le lien qui l’unit à son Fils : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi je trouve ma joie » (Luc, 3, 22). À Cana, le Fils manifeste sa gloire aux disciples : « Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui. » (Jean 2, 11).
En ce début d’année, cette succession d’évangiles est comme un résumé des mystères du Christ : son incarnation devant laquelle se prosternent les mages. L’abaissement de Jésus qui se place au rang des pécheurs en recevant le baptême de pénitence annonce sa Passion. Et le signe de Cana, manifeste sa Gloire. Contemplons Dieu qui se manifeste à nous en son Fils, et marchons résolument à sa suite.
P. Vincent Thiallier