L’évangile de la visite des mages à Bethléem est bien connu. Pourtant les mages eux-mêmes sont assez mystérieux. Le mot qui les désigne est peu employé dans la Bible. Il peut convenir aussi bien à de savants astrologues qu’à des charlatans ! Dans l’évangile de ce dimanche, c’est plutôt au premier sens du terme qu’on peut les identifier. Des astrologues car c’est l’observation d’une étoile particulière qui les met en route, mais sans savoir précisément ce qu’ils cherchent encore. Des savants aussi, non qu’ils connaissent déjà tout, mais parce qu’ils savent à qui poser leur question. S’ils viennent d’Orient, ces mages ont pu côtoyer des membres du peuple juif qui étaient resté sur place depuis leur déportation à Babylone. Par conséquent, ils ont dû entendre parler de la venue d’un Messie, appelé à régner sur le monde comme l’annonçaient les prophètes. Mais ils ne savent pas où il doit naitre, c’est pourquoi ils vont consulter les grands prêtres et les scribes juifs.

Observer le monde qui nous entoure pour nous poser des questions et consulter ceux qui ont déjà travaillé sur ce sujet, c’est la démarche de toute personne qui veut progresser, qu’il soit un grand chercheur dans les domaines scientifiques ou un jeune élève à l’école. Les mages peuvent nous servir d’exemple. Cela ne les conduit pas à l’orgueil de la connaissance maîtrisée, mais à adorer celui qu’ils cherchent. Voilà le chemin de la connaissance de Dieu : l’observation du monde qui nous entoure, et l’interrogation auprès de ceux qui nous ont précédés. Dieu s’est fait homme, mais il ne s’impose pas à nous, comme les mages il convient que nous nous mettions en marche.

P. Vincent Thiallier