Il y a trois ans, j’étais à Jérusalem le jour des rameaux, et avec le groupe de jeunes que j’accompagnais nous nous sommes rendus sur le mont des Oliviers, entre Bethphagé et Béthanie, en territoire palestinien. Cette journée représente un moment important pour les chrétiens de Terre-Sainte, d’Israël et de Cisjordanie, très minoritaires et soumis à des vexations régulières. Nous nous retrouvons donc au cœur d’une foule assez dense. Après le passage très organisé des groupes d’enfants des écoles chrétiennes en uniformes et des scouts, tous les participants s’engagent dans un ordre approximatif. De nombreux drapeaux palestiniens flottent au-dessus, une multitude de téléphones portables sont brandis à bout de bras pour filmer la scène.
On était bien loin d’une reconstitution historique ou d’une procession religieuse. La présence importante de militaires palestiniens en armes autour du cortège accentuait encore cette impression. Arrivés à la porte de la vieille ville, après avoir traversé le Cédron, nous avions changé de territoire, les soldats palestiniens ont laissé place à l’armée Israélienne pour contrôler l’ensemble et les drapeaux palestiniens ont tous disparus instantanément.
Les tensions qui habitent cette terre aujourd’hui étaient palpables. Comme elles devaient l’être au moment de l’entrée de Jésus à Jérusalem. Il se présente comme « Roi au nom du Seigneur » dans une ville qui ne manquait pas de puissance revendiquant le pouvoir. Cependant, la foule à laquelle j’étais mêlé il y a trois ans, montrait aussi la joie de familles qui se retrouvent, heureuses de témoigner de leur attachement au Christ en revenant sur ses pas au seuil de sa Passion. La violence est encore présente sur cette terre sainte où les attentats se multiplient ces derniers jours, comme en d’autres points du globe et en France dans cette période électorale. Puissions-nous puiser dans notre attachement au Christ, la source de la joie profonde, lui qui vient faire jaillir la lumière au cœur des ténèbres.
P. Vincent Thiallier