C’est pendant la nuit toujours que se réveille le jour. C’est au creux de nos sommeils que Dieu agit et nous réveille. C’est dans les caves et les profondeurs du métro de Kiev qu’un peuple cherche à forger des sursauts de courage et de survie. C’est quand l’homme est dans un sommeil mystérieux que Dieu lui prépare un réveil glorieux…
Les lectures de ce 2e dimanche de Carême parlent de ces sommeils mystérieux qui annoncent et préparent l’aurore et sa lumière : « Un sommeil mystérieux tomba sur Abraham » (1ère lecture). « Nous attendons le Seigneur Jésus-Christ qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux » (2e lecture).
« Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil… mais restant éveillés ils virent la gloire de Jésus. » (évangile).
Et la Bible parle souvent de ces sommeils mystérieux qui ouvrent l’avenir aux initiatives d’alliance de Dieu envers l’humanité ; le sommeil qui tomba sur ADAM pour qu’il se réveille « homme et femme » (Gn 2).
Le sommeil d’Abraham quand Dieu veut conclure avec lui une alliance nouvelle (Gn 15).
Le sommeil de Jésus dans la tempête quand la barque est en péril…
Le sommeil des apôtres quand Jésus entre en agonie et accepte la volonté de son Père.
Que faisons-nous de nos nuits et de nos sommeils ? Des heures de cris, de larmes et de désespoir comme Elie écrasé de tristesse et de peur avant de marcher vers l’Horeb (1R19/4) ?
Des heures d’insomnie, d’écoute et de rumination de la Parole de Dieu : « Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé ! Ecoutez-le ! » ?
Ou bien des heures de silence, de prière et d’espérance confiante : « Entre tes mains Seigneur, je remets mon esprit ! Mon Père je m’abandonne à Toi. Fais de moi ce qu’il te plaira ! » ?
P. Philippe Dumas