Soyons réalistes ! Chacun de nous a des ennemis, des gens, des personnes ou des groupes qui ne nous veulent pas que du bien : vieilles querelles familiales, ennemis héréditaires que les guerres et les violences anciennes ont amplifiés, ou encore ces vagues et tsunamis mortels entretenus par la peur de l’autre, de l’étranger, du « barbare » qui complote contre nous…
A chacun de nous de reconnaître et d’identifier ses propres ennemis réels ou imaginaires !
Dès lors, prenons conscience des peurs, des jalousies, des haines qui habitent nos esprits et qui hantent nos cœurs ! Et puis écoutons le Seigneur nous parler et nous appeler à lui ressembler…
Dans la grande histoire de l’humanité il y a trois étapes, où Dieu nous donne rendez-vous :
1)L’étape de la Vengeance : Caïn voit un ennemi en son frère Abel et il le tue… Le cercle infernal de la violence est enclenché et Lameck tuera ses ennemis pour une seule égratignure : Caïn sera vengé 7 fois, Lameck 77 fois (Genèse 4/24). Pour un homme assassiné c’est tout le clan qui doit payer et mourir !
2)L’étape de la Justice qui s’éclaire avec la Torah, la loi qui interdit de tuer ou du moins réduit la punition d’une manière dissuasive et proportionnée. C’est la loi du Talion dont Jésus reconnaît la valeur dans son discours sur la montagne : « On vous a appris ‘œil pour œil, dent pour dent’… C’est un progrès mais… »
3)Jésus ouvre l’étape de la Miséricorde et du Pardon : « Moi je vous dis de ne pas riposter au méchant. Aimez vos ennemis. Faites du bien à ceux qui vous haïssent… Alors vous serez les fils du Très-Haut, lui qui est bon pour les ingrats et pour les méchants ! »
Où en sommes-nous sur le chemin du Royaume et de la ressemblance avec Dieu ? Restons-nous à la porte de l’autre, comme des bêtes sauvages prêtes à bondir ? (Genèse 4/7)
Nous enfermons-nous dans la posture du justicier implacable ? Marchons-nous vers la bien-veillance, la bien-traitance et le Pardon comme Jésus priant sur la Croix : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » ?
Avec la grâce de Dieu, il y a du pain sur la planche !
P. Philippe Dumas