Le prophète Jérémie et le psaume ce dimanche opposent deux images : l’arbre planté près du ruisseau d’une part, le buisson dans le désert ou le fétu de paille d’autre part. Elles correspondent à deux hommes : celui qui s’appuie sur le Seigneur et celui qui s’en détourne préférant s’appuyer sur un mortel.
Cette opposition binaire peut paraître un peu simpliste, elle est pourtant souvent présente dans l’Écriture pour placer le lecteur face à un choix et lui rappeler que Dieu a créé l’humanité libre. Il aurait probablement été plus simple que Dieu ne nous laisse que la possibilité de choisir le bien, d’être en tout temps planté près d’un ruisseau pour produire un fruit abondant. Mais dans cette hypothèse, nous ne serions que de jolies marionnettes, des robots bien programmés et certainement pas des humains.
Cette possibilité de choisir entre la confiance en Dieu ou la défiance est la garantie même de notre liberté. Dieu nous offre la possibilité de le rejeter, non qu’il le souhaite, mais parce qu’il nous respecte. Il s’autorise seulement à nous supplier, comme dans le livre du Deutéronome (30, 19) : « je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie. » Jésus ne fait rien d’autre que de nous supplier en prononçant les béatitudes.

P. Vincent THIALLIER