La semaine dernière, j’évoquais le déploiement de la fête de l’épiphanie comme une série. Nous voici parvenus au troisième et dernier épisode.
Rappel des épisodes précédents : l’étoile a conduit les mages vers la crèche ; le Christ a été baptisé par Jean dans le Jourdain pour nous sauver.
Épisode du jour : l’eau fut changée en vin aux noces de Cana.
C’est une épiphanie, une manifestation de la gloire du Christ, car l’évangéliste précise après ce signe : « il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui » (Jean 2, 11). Cette petite phrase est étonnante car il faut bien reconnaitre que Jésus n’a rien fait, sinon ordonner à des serviteurs de remplir d’eau des jarres et y puiser. Les serviteurs sont d’ailleurs les seuls témoins de la transformation. Rien à voir avec une caravane de mages portant or, myrrhe et encens ; ou l’ouverture du ciel sur l’Esprit Saint et la voix de Dieu le Père dans les deux épisodes précédents.
C’est un peu comme si au terme d’une série riche en rebondissements et effets spéciaux, le dernier épisode montrait seulement une scène de vie quotidienne. Les amateurs d’émotions fortes en sont pour leurs frais, mais si nous entendons l’invitation de la mère de Jésus « tout ce qu’il vous dira, faites-le » (verset 5) nous devenons les serviteurs par lesquels la gloire du Christ est manifestée : Le don de la joie divine – que représente le vin des noces – répandue sur les invités qui ne savent pas d’où elle vient. Cette phrase est inscrite au-dessus des portes de notre église. Elle nous engage et nous invite à répandre la joie qui vient de Dieu dans notre quartier et nos relations.
P. Vincent Thiallier