Notre-Dame du Saint-Rosaire,
Dans les bras de qui je suis né,
Le colchique fleurit la terre
Et le parc est illuminé
De feuillages rouges et jaunes ;
Le ciel n’est jamais aussi doux
Qu’en ce mois, Reine des automnes,
Où je me sens si près de Vous.
Par le cèpe et par la châtaigne,
Par les cèdres sur le coteau,
Par la vigne vierge qui saigne
Sur une blancheur de château,
Par le vallon mélancolique
Où s’effeuille un blond chapelet,
Dans un tintement bucolique
Et des sifflements d’oiselet,
Par l’âne aux vieux genoux qui broute,
Par l’octobre des néfliers
De part et d’autre de la route,
Par les lignes de peupliers
Se levant de chaque prairie,
Je Vous célèbre dans mon cœur,
Souriante Vierge Marie,
Oublieux de toute rancœur ».
Ainsi soit-il.