« Si maintenant nous commençons à être le passé, il reste l’avenir à sauver », affirmait un paroissien de Notre-Dame du Rosaire, M. Henri Pestel, dans un vibrant discours prononcé ici-même le 11 novembre 1938. En ce dimanche où nous faisons mémoire, jour pour jour, du centenaire de l’Armistice du 11 novembre 1918, nous célébrons une messe des familles. Cette conjonction peut-être surprenante est, je le crois, heureuse. Car poser un acte fort de mémoire au milieu d’enfants porteurs de tant de promesses, contribue à « sauver l’avenir », dans l’espérance.
Par l’école, des générations et des générations d’enfants ont été instruits des multiples guerres que l’homme a engagées au cours de l’Histoire, celle-ci comme celles qui l’ont précédée et celles qui l’ont suivie. Les enfants d’aujourd’hui ont en outre le triste privilège d’être surinformés de tout ce que le monde peut connaître de violences et de guerres. Sans le déplorer, on doit prendre garde à ce que cette masse d’informations ne nourrisse pas la violence en eux, ni ne les fasse pas désespérer de l’être humain.
En d’autres termes, il est de notre responsabilité d’éduquer les enfants à la paix. Depuis longtemps, l’Eglise cherche à apporter sa pierre cette nécessaire éducation. L’encyclique Pacem in terris, le Concile Vatican II (cf. notamment les mots forts de la constitution Gaudium et spes, en son numéro 78), l’enseignement des papes depuis la première journée mondiale de la paix il y a cinquante ans, ont marqué un tournant important. Nous souvenir des dix-huit millions de morts de la première guerre mondiale est une occasion pour nous de nous nourrir de cette profonde réflexion et la partager aux générations qui nous suivent.
Emmanuel Tois +