La première lecture nous donne à entendre un passage-clé du récit des Actes des Apôtres (15, 22-29) : une décision des apôtres vis-à-vis des convertis issus du monde païen. Les apôtres eux-mêmes comme les premiers disciples, tous juifs continuaient à mettre en œuvre les règles du judaïsme : circoncision, prescriptions alimentaires et de pureté rituelle. Cependant, la conversion du centurion Corneille (Actes 10) avait permis à Pierre de comprendre que l’Esprit Saint est donné aussi aux païens et qu’ils peuvent recevoir le baptême. Les missions de Paul et Barnabé en Asie Mineur (Actes 13 et 14), avaient confirmé la conversion de nombreux païens. Cette nouvelle situation suscite une question : ces nouveaux convertis devaient-ils assumer les règles du judaïsme, en particulier être circoncis, signe de l’Alliance avec Dieu (Genèse 17, 11).
C’est pour répondre à cette question que Paul et Barnabé vont à Jérusalem auprès des Apôtres et des Anciens qui les renvoient avec cette recommandation « L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas faire reposer sur vous d’autres obligations que celles-ci qui s’imposent : vous abstenir des viandes offertes en sacrifice aux idoles, du sang des viandes non saignées et des unions illégitimes. » (Actes 15, 27-29).
Le choix de ne pas imposer la circoncision aux païens est un acte de reconnaissance de la valeur du baptême pour le salut. Les prescriptions qui sont imposées ne sont là que pour marquer la rupture avec les pratiques anciennes du paganisme, et souligner le changement de vie que représente la conversion au Christ. C’est bien cela qui nous fait encore vivre : notre attachement au Christ et le salut accordé par la vie baptismale.
P. Vincent Thiallier