Extrait de la lettre pastorale de Monseigneur Laurent Ulrich Archevêque de Paris, du 24 janvier : « Puisque nous sommes invités à la démarche du Jubilé, nous pourrons nous communiquer les uns aux autres la joie de trouver dans le Christ Lui-même la force de l’espérance. Celle-ci ne vient pas de nos réussites personnelles, de nos satisfactions de groupe autosuffisantes, mais de la confiance que nous faisons au Seigneur. Nous avons appris qu’Il ne nous abandonne jamais et nous voyons dans le monde fracassé par les guerres, les appétits de pouvoir politique ou économique et les catastrophes, que des peuples réagissent, gardent courage et capacité de combattre pour espérer la paix, la liberté et le goût de reconstruire. Pour nous, l’espérance repose en définitive sur la certitude du salut en Jésus-Christ […].
De façon providentielle cette année, la fête de Pâques sera à la même date pour les chrétiens d’Orient et pour ceux d’Occident. Cela arrive assez rarement, mais c’est une occasion de témoignage et peut-être d’une réconciliation entre nous sur ce sujet de désaccord historique. […]
Nous ferons aussi mémoire du Concile œcuménique de Nicée, premier de son genre, tenu en 325 […]. La foi exprimée dans le Credo qui en est issu est commune à l’immense majorité des Églises et communautés chrétiennes, elle est un point solide de convergence œcuménique. Elle invite à « garder le regard fixé sur Jésus, visage humain de Dieu et visage divin de l’homme. » Tu veux connaître qui est Dieu, regarde Jésus ; tu veux connaître qui est l’homme (tel que Dieu le désire), regarde aussi Jésus ! C’est cela même qu’exprime, dans notre Credo dit de Nicée-Constantinople, le mot de « consubstantiel ». Comprenons-nous bien qu’en s’incarnant, Dieu veut faire corps avec nous et que la vocation de l’être humain appelé à la sainteté, c’est de donner déjà une image de Dieu ? […]
On entend parfois dire qu’il faut défendre la foi chrétienne, défendre contre notre monde les valeurs du christianisme et l’Église qui les porte ; je crois vraiment que notre combat consiste plutôt à protéger l’homme, victime des idoles de la puissance et de la domination, à porter le témoignage de ce que nous croyons être à la hauteur de la dignité de l’homme, et à refuser toujours l’utilisation du nom de Dieu à des fins violentes et conquérantes. »