En ce dimanche appelé “Gaudete”, réjouissons-nous donc ! Des catéchumènes qui répondent à l’appel du Seigneur, manifestant son action au milieu de notre monde: “Réjouis-toi, Jérusalem… Jubilez de sa joie, vous qui étiez dans la tristesse…” (antienne d’ouverture).
C’est le regard du cœur qui est en jeu dans l’évangile de l’aveugle-né. Les pharisiens voient en ce mendiant le péché de ses parents. Autant dire que le regard est perverti : personne ne voit clair ! Ni le mendiant et ses parents, ni les pharisiens !
Le fond de cette histoire est le procès engagé par les pharisiens contre Jésus. Ce procès porte sur la reconnaissance de son identité de “Oint” de Dieu (ce que signifie le nom “Christ”). On imagine aisément le climat de crainte d’exclusion qui règne. Car en même temps que la vue, la parole aussi est malade ! Or, dès que l’aveugle est guéri, il se met à parler, sans barrières, comme si ses digues intérieures créées par la peur et le rejet avaient lâché. Manifestement, les pharisiens n’écoutent pas l’homme guéri, lui qui pourtant sait d’un savoir d’expérience que Jésus est le Messie envoyé par Dieu.
Les Pères de l’Église ont vu dans ce texte une figure du Baptême: avec la lumière qui est remise au Baptême, prise au cierge pascal, est le signe de la transformation du regard : un regard du cœur afin de discerner ce qui est le meilleur pour nous-mêmes et pour nos frères. Souvenons-nous-en lorsque, durant la Vigile pascale, nous chanterons : “Lumière du Christ, nous rendons grâce à Dieu !”
Et pour reprendre l’antienne d’ouverture : “…alors vous exulterez, vous serez rassasiés de consolation.”
Bonne seconde mi-[temps de] Carême à tous!
P. Eric CHANG