Nous fêtons ce dimanche le Christ, roi de l’univers. Qu’est-ce à dire ?
Etre roi, c’est servir. Au sens le plus habituel et le plus noble du terme, le sens politique, on le conçoit souvent. Et quel que soit le système politique, on sait repérer celle, celui, qui est donné à sa tâche et même à son pays. Honorer le Christ comme roi, c’est l’honorer, lui aussi, comme serviteur.
Mais comme roi, le Christ est plus que cela. Il est un serviteur rejeté. «  Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu » (Jn 1, 11). Ce rejet va jusqu’à la Croix, comme nous le rappelle l’Evangile de ce dimanche. Ce qui était du reste annoncé par le prophète Isaïe, dans ce chant magnifique que l’on appelle à dessein « chant du serviteur souffrant » : « c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié » (Is 53, 4). Nous pensions ? Non, nous pensons toujours un peu comme cela ! On ne peut pas être roi de cette manière là ! N’est-ce pas bien ce qui souvent jaillit de nos cœurs dans ce combat spirituel qui nous fait résister au dessein de Dieu de nous faire rois, reines, avec le Christ ?Comme lui, pourtant, nous avons reçu l’onction. Comme lui, avec lui, nous sommes, à ce prix, destinés à régner sur l’univers. Non pas à exercer un pouvoir, mais à servir, toujours et toujours, sur cette terre comme dans l’éternité. En route, alors pour le Royaume !